Moustique tigre, vecteur des virus du chikungunya, de la dengue et de zika

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Moustique tigre

Le moustique Aedes albopictus est un moustique d'origine tropicale, également appelé moustique tigre. Il peut être vecteur des virus du chikungunya, de la dengue et du zika.
Nous vous présentons les mesures de prévention, les informations spécifiques destinées aux particuliers, aux voyageurs et aux professionnels de santé ainsi que tout ce qu'il faut savoir en Bourgogne-Franche-Comté.

Le moustique  Aedes albopictus  est un moustique d'origine tropicale, également appelé moustique tigre en raison des zébrures qui parcourent son corps effilé et une ligne blanche sur le thorax. Il est de petite taille, environ 5mm. Son expansion est mondiale, favorisée par le développement des transports internationaux.

Ce moustique peut être vecteur des virus du chikungunya, de la dengue et du zika. En effet, le moustique se contamine en prélevant le virus dans le sang d’une personne malade infectée (suite à un voyage en zone tropicale) lors d’une piqûre puis, à l’occasion d’une autre piqûre, transmet le virus à une nouvelle personne.

Jusqu’à présent, aucun cas autochtone (c’est-à-dire non importé d’une zone d’endémie) n’a été signalé en Bourgogne-Franche-Comté. Même s'il n'existe pas d'épidémie de ces maladies actuellement en France métropolitaine, la vigilance de chacun est précieuse pour limiter les risques.

La surveillance de ce moustique a permis de détecter l'implantation (faible) du moustique tigre dans notre région : en Saône-et-Loire, Côte d'Or, Nièvre, Doubs et Jura.

Mieux connaître le moustique tigre

Aedes albopictus est surnommé moustique tigre en raison de zébrures qui parcourent son corps effilé et de sa ligne blanche sur le thorax. Cependant, d’autres espèces de moustiques sont plus ou moins zébrées également et peuvent être confondues avec le moustique tigre.

Le moustique tigre se développe en quatre étapes : œuf, larve, nymphe et adulte. Le moustique tigre privilégie de petites quantités d'eau claires pour pondre ses oeufs et se développer.
En période hivernale, il n’y a plus de risque de piqûres puisque le moustique entre en période de repos.

Tous les moustiques n’occupent pas la même niche écologique. Le moustique tigre est adapté à l'environnement humain et se développe préférentiellement dans des environnements péri-urbains, ainsi que dans des zones urbaines très denses. Il se développe dans toutes sortes de récipients et réservoirs artificiels où l'eau peut stagner : vases, pots, fûts, bidons, bondes, rigoles, avaloirs pluviaux, gouttières, terrasses sur plots...

Le moustique tigre a une activité principalement le jour avec une recrudescence d'activité le matin et en fin de journée. C'est donc dans la journée qu'il faut se protéger.

4 astuces pour reconnaître un moustique tigre 

C’est un moustique : il a donc deux ailes, une paire d’antennes longues et une trompe dans le prolongement de la tête,
Il a des rayures noires et blanches (pas de jaune), sur le corps et les pattes, 
Il est très petit, environ 5mm, 
Il est source de nuisance et pique le jour. Sa piqûre est douloureuse.

Comment signalez un moustique tigre ?

Vous pensez avoir observé un moustique tigre ? Vous souhaitez le signaler ?

L’ensemble de la population peut participer à la surveillance de cette espèce afin de mieux connaître sa répartition. il s'agit d'une action citoyenne permettant ainsi de compléter les actions mises en place. 

Rendez-vous sur le site www.signalement-moustique.fr où un questionnaire vous permettra de vérifier rapidement s'il s'agit bien d'un moustique tigre.

Des gestes simples pour se protéger efficacement contre le moustique tigre

Il n’existe pas actuellement de vaccin contre la dengue, le chikungunya ou zika. Pour limiter au maximum les risques d’infection, il est important de :

Eviter la prolifération des moustiques potentiellement vecteurs de ces maladies 

Se protéger contre le moustique tigre, c’est d’abord éliminer ses lieux de vie et ses lieux de ponte. Les produits anti-moustiques (insecticides et répulsifs) ne permettent pas d’éliminer durablement les moustiques.

2 gestes simples sont donc essentiels :

  • Eliminer les endroits où l’eau peut stagner, à l’intérieur comme à l’extérieur : coupelles des pots de fleurs, pneus usagés, encombrants, vérifier le bon écoulement des eaux de pluie et des eaux usées des gouttières... Pensez aussi à entretenir les sépultures dans les cimetières, lieux propices au développement des moustiques.
  • Couvrir les réservoirs d’eau : bidons d’eau, citernes, bassins avec un voile ou un simple tissu ainsi que les piscines hors d’usage.

    Pourquoi les moustiques aiment-ils vivre près de nos maisons ?

    Parce qu’ils y trouvent :

    • de la nourriture pour leurs oeufs, en nous piquant,
    • des endroits pour pondre dans les eaux stagnantes,
    • des lieux de repos à l’ombre des arbres.

    Pour limiter les lieux de repos des moustiques adultes, il faut :

    • débroussailler et tailler les herbes hautes et les haies,
    • élaguer les arbres, 
    • ramasser les fruits tombés et les débris végétaux, 
    • réduire les sources d’humidité (limiter l’arrosage), 
    • entretenir votre jardin.

    Se protéger contre les piqûres de moustiques 

    La prévention individuelle passe par l’utilisation de moyens de protection physiques et chimiques.

    La dengue, le chikungunya et le Zika se transmettent d’homme à homme principalement par l’intermédiaire de moustiques du genre Aedes. Lors d’une piqûre, le moustique prélève le virus sur une personne infectée. Après un délai d'incubation chez le moustique de l'ordre de quelques jours et à l’occasion d’une autre piqûre, le moustique peut transmettre le virus à une personne saine.

    Pour se protéger des piqûres, il faut :

    • Porter des vêtements longs et protéger les pieds et chevilles, ce sont des mesures très efficaces pour réduire l'exposition aux piqûres.
      L’imprégnation des vêtements par des insecticides renforce cette protection (avantages : persistance du produit, coût et sécurité d’emploi puisque le contact avec la peau est fortement réduit).
    • Utiliser des répulsifs cutanés, ils contiennent un principe actif qui éloigne les insectes sans toutefois les tuer (à  appliquer sur toutes les parties découvertes du corps (à l’exception des muqueuses et des lésions cutanées étendues), visage compris, durée de la protection entre 6 à 12 heures selon la concentration du produit et de la température extérieure, à renouveler en fonction de la transpiration ou des bains et des douches, l’utilisation de crèmes solaires diminue l’efficacité de protection des répulsifs et réciproquement). Consultez la liste des répulsifs recommandés par la ministère de la santé en bas d'article.
    • Des précautions d’emploi sont à respecter notamment chez l’enfant et chez la femme enceinte. L’emploi de moustiquaires de berceau est le moyen prioritaire de protection efficace des jeunes enfants et la protection par le port de vêtements couvrants est particulièrement recommandée.
    • Dans l’habitat, il est possible d’équiper portes et fenêtres de moustiquaires afin de réduire la présence de moustiques. Cette barrière physique peut être complétée par le traitement systématique, à l’aide d’insecticides, des rideaux de portes, voilages, fenêtres et séparations intérieures ainsi que par l’utilisation de répulsifs domestiques comme les diffuseurs électriques. Les tortillons fumigènes ne doivent être utilisés qu’à l’extérieur ou dans une pièce correctement aérée. Les moustiques n’aimant pas les endroits frais, la climatisation est également un bon moyen de protection individuelle.

      Eviter les piqûres de moustiques, c’est protéger notre santé et celle de notre entourage
      Contrairement au moustique vecteur du paludisme, l’Aedes a une activité principalement diurne avec une recrudescence d’activité le matin et en fin de journée. C’est donc dans la journée qu’il faut se protéger.
      Aucune mesure n'est efficace à 100% et c'est la somme de mesures individuelles et collectives qui permet de faire diminuer la transmission.

      Dans certaines régions du monde notamment tropicales, Afrique, Asie, Antilles, Océan Indien, Amérique du Sud, Océan Pacifique, les moustiques peuvent me piquer le jour comme la nuit et me transmettre des maladies comme le chikungunya, la dengue ou le zika.

      Vous partez dans une région où des cas de ces maladies ont été signalés : protégez-vous des piqûres de moustiques

      Zika
      • Portez des vêtements couvrants et amples et imprégnez-les d’insecticide pour tissus
      • Appliquez, sur la peau découverte, des produits anti-moustiques
      • Dormez sous une moustiquaire imprégnée d'insecticide pour tissus
      • Utilisez aussi des insecticides à l'intérieur (diffuseurs électriques) et à l'extérieur (tortillons fumigènes)
      • Branchez la climatisation si cela est possible, les moustiques n'aiment pas les endroits frais

      Pourquoi mettre des produits insecticides sur mes vêtements ou sur les moustiquaires ? 

      Ces produits évitent les piqûres au travers des vêtements. Une seule imprégnation suffit pour deux mois et persiste après plusieurs lavages. Les produits insecticides courants, à base de perméthrine, sont utilisables chez les femmes enceintes.

      Vous revenez d’une région où des cas de ces maladies ont été signalés : restez attentifs

      Zika
      • Consultez un médecin en cas de symptômes
        En cas d’éruption cutanée avec ou sans fièvre, douleurs articulaires, douleurs musculaires, maux de tête, conjonctivite, consultez un médecin : vous avez peut-être contracté le chikungunya, la dengue ou le Zika.
      • Evitez de vous faire piquer par les moustiques
        Si vous êtes contaminé, évitez alors de vous faire piquer. En effet, si un moustique de type Aedes sain vous pique, vous pouvez à votre tour l’infecter et il pourrait contaminer une autre personne de votre entourage en la piquant.
      • Restez vigilant
        Le moustique de type Aedes peut transmettre le chikungunya, la dengue ou le zika. 

      Si vous êtes enceinte

      • Envisagez de reporter votre voyage
      • Si le report n’est pas possible :
        • Consultez un médecin avant le départ
        • Respectez les mesures de protection
        • Consultez en cas de symptômes
        • Assurez-vous du bon suivi de votre grossesse
        • Une transmission du virus zika par voie sexuelle étant possible, il est recommandé d’avoir des rapports sexuels protégés pendant toute la durée de la grossesse. Utilisez des préservatifs.

      Avant d'acheter ou d'utiliser des produits anti-moustiques

      • Demandez conseil à un pharmacien surtout en ce qui concerne les enfants et les femmes enceintes. Lisez bien la notice avant toute application. 
      • Demandez l’avis du médecin traitant pour l’enfant de moins de 30 mois et en cas d’antécédents de convulsions. 
      • Evitez de les appliquer sur le visage et les mains des jeunes enfants.

      Dans certains cas, le moustique tigre peut être vecteur de maladies comme la dengue, le chikungunya ou le zika.

      Quand y penser ?

      • Chez les personnes de retour depuis moins de quinze jours d’un séjour en zone de circulation de ces virus (zone intertropicale essentiellement) et présentant une fièvre >38,5°C associée à des signes algiques et/ou une éruption cutanée à type d'exanthème maculo-papuleux pour le zika.
      • En métropole, dans les départements colonisés par Aedes albopictus (carte ici) et en cas de symptômes évocateurs, en l’absence d’autre point d’appel infectieux, car la présence du moustique vecteur rend possible une transmission autochtone à partir d’un cas virémique.

       

      Importance d’une confirmation biologique rapide 

      La symptomatologie clinique étant peu spécifique, le diagnostic doit être confirmé biologiquement.

      Il est recommandé de rechercher les diagnostics chikungunya, dengue et zika simultanément, même si le diagnostic est plus orienté vers une des 3 pathologies.

      Analyses à prescrire :

      • de J0 à J5 : RT-PCR seule
      • de J5 à J7 inclus : RT-PCR et sérologie
      • après J7 : sérologie seule

       

      Déclaration obligatoire à l’ARS 

      La dengue, le chikungunya et le zika sont des maladies à déclaration obligatoire toute l’année auprès de l’ARS.

      Une fois le formulaire Cerfa complété, vous pouvez nous le transmettre par courriel : ars-bfc-dsp-infectieux@ars.sante.fr ou par fax : 03 81 65 58 65.

      Téléchargez en bas de page les documents destinés aux professionnels de santé :

      • Les Cerfa maladie à déclaration obligatoire zika, dengue et chikungunya
      • Les fiches "Repères pour votre pratique" 

      La transmission de la dengue, du chikungunya et du zika

      Le moustique n’est pas, en lui-même, porteur du virus de la dengue, du chikungunya ou du zika. Il ne peut le transmettre que s’il a piqué, au préalable, une personne déjà infectée.

      Il n’y a pas, actuellement, d’épidémie de chikungunya, de dengue ou de zika en France métropolitaine.

      Le moustique tigre étant implanté et actif en Saône-et-Loire et des personnes ayant séjourné dans des zones où ces maladies sévissent pouvant revenir infectées, il faut prendre les mesures de protection collective et individuelle (voir des gestes simples pour se protéger efficacement) nécessaires pour limiter la prolifération des moustiques et prendre en charge les personnes qui seraient susceptibles d’être infectées pour prévenir toute épidémie.

      Comment se manifeste la dengue ?

      La dengue est une maladie virale transmise par la piqûre des moustiques du genre Aedes (moustique tigre). La dengue provoque de fortes fièvres accompagnées de maux de tête, de courbatures et d’une sensation de fatigue. Si dans la majorité des cas il n’y a pas de complications, la maladie peut cependant évoluer vers des formes sévères (dengue hémorragique en cas d’infections répétées).

      Il n’existe pas de traitement antiviral spécifique de la dengue, ni de vaccin.

      La prise en charge est donc centrée sur la surveillance et les traitements symptomatiques pour soulager la douleur et la fièvre. L’aspirine est toutefois contre indiquée par son action anti-agrégante plaquettaire, elle peut aggraver la situation.

      Comment se manifeste le chikungunya ?

      Le chikungunya provoque de fortes fièvres accompagnées de maux de tête. La fièvre élevée apparaît brutalement accompagnée de douleurs articulaires pouvant être intenses, touchant principalement les extrémités (poignets, chevilles, phalanges). L’évolution est le plus souvent favorable, sans séquelle, mais elle peut aussi évoluer vers une phase chronique marquée par des arthralgies (douleurs articulaires) persistantes. L’immunité acquise est durable.

      Il n’existe pas de traitement antiviral spécifique, ni de vaccin.

      Le traitement est symptomatique (anti-douleurs, médicaments contre la fièvre).

      Il est nécessaire d’expliquer à la personne infectée par la dengue ou le chikungunya et à son entourage les mesures de protection pour éviter la transmission d’une de ces deux maladies par des moustiques (Aedes) au domicile.

      Comment se manifeste le zika ?

      Suite à la piqûre de moustique, les symptômes apparaissent après un temps d'incubation allant de 3 à 12 jours. La majorité des personnes infectées par le virus (on estime 70 à 80 % des cas) ne développent aucun symptôme. Dans sa forme classique, le virus peut provoquer un syndrome pseudo-grippal et des éruptions cutanées possiblement prurigineuses avec ou sans fièvre, des douleurs articulaires, des douleurs musculaires, des conjonctivites, des maux de têtes, et des œdèmes des mains et/ou des pieds. La plupart des cas ne justifient pas d'hospitalisation.

      Il n’existe pas de traitement antiviral spécifique, ni de vaccin.

      Le traitement est avant tout symptomatique (traitement de chacun des symptômes) et repose notamment sur la prise d'antalgiques (comme le paracétamol), et le repos. L’utilisation d’aspirine est fortement déconseillée en raison des risques de saignement.

      Il est important de consulter un médecin en cas de signes évocateurs, tout particulièrement pour les femmes enceintes.

      La Bourgogne-Franche-Comté n’échappe pas à l’expansion du moustique tigre désormais présent en Saône-et-Loire, en Côte-d’Or, dans la Nièvre, le Doubs et le Jura. Mots-clés : surveillance et prévention.

      Aedes albopictus, dit moustique tigre, est installé depuis de nombreuses années dans les territoires ultra-marins, notamment dans l’Océan Indien où une épidémie de dengue a sévi sur l’île de La Réunion pendant 4 années consécutives.

      En métropole, il s’est développé de manière significative et continue depuis 2004 et est désormais présent dans 71 départements.

      La capacité du moustique tigre à être vecteur du chikungunya, de la dengue ou du virus zika, en fait une cible de surveillance prioritaire pour les autorités sanitaires et leurs partenaires, durant sa période d’activité en métropole, du 1er mai au 30 novembre.

      L’objectif de cette surveillance renforcée est double : ralentir la progression de l’implantation du moustique tigre ; limiter le risque d’importation et de circulation des virus dont il peut être le vecteur en métropole.

      De plus, le moustique tigre est très nuisant (il pique aussi en journée et sa piqûre est douloureuse).

      En région Bourgogne-Franche-Comté

      Aedes albopictus est implanté dans cinq départements :

      • en Saône-et-Loire, depuis 2014 ;
      • en Côte-d’Or et dans la Nièvre, depuis 2018 ;
      • dans le Doubs et le Jura depuis 2020.

      Reconnaître et signaler le moustique-tigre

      Tous les insectes qui volent ne sont pas des moustiques !

      • Aedes albopictus est petit : moins de 1 cm d’envergure.
      • Noir avec des taches blanches sur le corps et les pattes, il a une ligne blanche sur le thorax et un appareil piqueur.

      Un site de signalement permet de bien l’identifier et de le signaler : à découvrir ici

      Eviter son implantation

      Avant de voler et de piquer, les moustiques se développent dans l’eau, sous forme de larves.

      Chacun peut donc avoir les bons gestes pour éviter la prolifération d’Aedes albopictus en supprimant les petits réservoirs d’eau stagnante, d’autant plus avant de partir en vacances :

      • vider (une fois par semaine) coupelles et soucoupes sous les pots de fleurs, gamelles des animaux, replis des bâches, seaux, pieds de parasol…
      • couvrir les récupérateurs d’eau
      • ranger (à l’abri de la pluie) les jouets, brouettes, seaux, arrosoirs
      • entretenir les gouttières, rigoles et chenaux
      • jeter déchets et pneus usagés
      • créer un équilibre dans les bassins d’agréments : les poissons mangent les larves de moustique.

      Professionnels de santé : pensez aux maladies transmises par le moustique-tigre

      Les zones de circulation des 3 virus sont relativement superposables, il s’agit des régions intertropicales.

      Toute suspicion d’un diagnostic de dengue, de chikungunya ou d’infection à virus zika doit faire l’objet d’une confirmation biologique et tout cas confirmé doit être déclaré auprès de l’ARS à l’aide du formulaire de déclaration obligatoire.