Actualité : plusieurs cas de légionellose ont été identifiés à Port-sur-Saône (Haute-Saône) en août et septembre 2025. L’ARS Bourgogne-Franche-Comté mène une enquête sanitaire approfondie en lien avec Santé publique France, la Direction régionale de l’environnement de l’aménagement et du logement (DREAL) et les services de la ville de Port-sur-Saône pour tenter d'identifier les sources d’exposition et protéger les populations les plus à risque.
Pour plus d’informations, voir la rubrique « Actualité – point sur la situation de cas groupés à Port-sur-Saône » ci-dessous.
La légionellose est une infection pulmonaire provoquée par des bactéries appelées légionelles, présentes dans l’eau.
La contamination se fait par inhalation de micro-gouttelettes d’eau contenant des légionelles, diffusées sous forme d’aérosols.
Il n’y a pas de transmission entre les individus.
Boire de l’eau ne présente pas de risque de contamination (seule l’inhalation de fines gouttelettes d’eau via le système respiratoire représente un risque).
Les symptômes apparaissant 2 à 10 jours après l’exposition (en moyenne 5 à 6 jours) : Forte fièvre, toux, difficultés respiratoires, parfois accompagnés de signes digestifs.
Elle Touche surtout les personnes dont le système immunitaire est fragilisé : personnes âgées, souffrant d’une maladie chronique ou ayant subi une greffe, personnes sous corticothérapie ou traitement immunosuppresseur. Fumer est un facteur favorisant.
Si vous présentez des symptômes évoquant une pneumonie après une possible exposition à une source contaminée, consultez immédiatement un médecin.
Un diagnostic précoce et un traitement antibiotique approprié sont essentiels pour éviter les complications.
La légionellose est mortelle dans 10% des cas.
Les plus fréquentes sont :
- les réseaux d’eau chaude sanitaire domestiques ou publics (douches, douchettes, bains à remous ou à jets, spas, jacuzzis, hammam...)
- les tours aéroréfrigérantes (TAR)
- les humidificateurs et brumisateurs
- les karchers et systèmes d’arrosage
- les fontaines décoratives
- la manipulation de terreau ou compost...
Certains facteurs sont favorables au développement des légionelles : présence de tartre, zones et périodes de stagnation ou de mauvaise circulation de l’eau (bras morts), température de l’eau comprise entre 25 et 45°C.
La légionellose fait partie des maladies à déclaration obligatoire par les médecins et biologistes (en savoir plus ici)
En Bourgogne Franche-Comté, entre 70 et 150 cas de légionelloses sont déclarés chaque année à l’Agence Régionale de Santé.
Si un cas est détecté, une enquête sera systématiquement réalisée, pour identifier la source de contamination et prévenir d’autres cas.
La contamination d’un réseau d’eau est mise en évidence par des analyses réalisées par un laboratoire accrédité pour la recherche de légionelles. Il faut attendre environ 10 jours après le prélèvement pour avoir les résultats.
Les analyses pour détecter les légionelles ne sont généralement pas justifiées pour les installations individuelles.
Remarque : il est rare que la source de contamination soit formellement identifiée.
En situation de cas groupés : lorsqu’un excès de cas est identifié, sur une même zone géographique et un intervalle de temps court, susceptibles d’avoir une source de contamination commune, des actions complémentaires sont mises en place :
- Comparaison des lieux fréquentés par les cas en période d’exposition avec recherche de points communs.
- Comparaison des souches (des cas entre eux + prélèvements environnementaux).
- Information des médecins et biologistes du secteur dans le but d’améliorer le diagnostic et la déclaration des cas.
- Information des partenaires locaux pouvant être concernés (service communal d’hygiène et de santé, DREAL, DDETSPP…)
- Demande d’analyses environnementales sur les installations potentiellement à risque + actions de nettoyage / désinfection si besoin.
- Information de la population concernée.
De façon générale
- Chez vous, vérifiez que la température de production de l’eau chaude est ≥ 55°C.
Attention : une eau trop chaude peut entraîner de graves brûlures. Pour limiter le risque de brûlures, notamment au niveau des douches, il est fortement recommandé de mettre en place des mitigeurs thermostatiques (label NF). - Faites entretenir votre système d'eau chaude une fois par an par un professionnel.
Si votre système d’eau chaude est collectif : signalez au syndicat de copropriété ou au bailleur les dysfonctionnements (baisse de température...) - Nettoyez, détartrez (à l’aide d’une solution de vinaigre blanc) et désinfectez vos flexibles de douche, pommeaux de douche et embouts des robinets, au moins une fois par an.
- Remplacez tous les éléments de robinetterie vétustes.
En cas de symptômes respiratoires suite à une exposition à risque : consultez votre médecin. Un diagnostic précoce et un traitement antibiotique approprié sont essentiels pour éviter les complications.
Situations plus spécifiques
| Pour les points d’eau peu utilisés et après chaque période d’absence prolongée | Faites couler de l'eau chaude pendant deux minutes environ avant utilisation (1 fois par semaine pour les points d’eau peu utilisés). |
| Si vous utilisez un appareil biomédical / un dispositif médical d’assistance respiratoire à domicile (appareil d’oxygénothérapie ou de lutte contre l’apnée du sommeil) | Utilisez de l’eau stérile pour le nettoyage et le remplissage. Suivez les recommandations spécifiques de l'ANSM - Recommandations pour l'utilisation d'un système d'humidification |
| Si vous utilisez un SPA au domicile | Traitez votre spa de manière à avoir une teneur en désinfectant suffisante pour éviter le développement des bactéries (recommandation fournisseur). |
(Date de mise à jour : lundi 29/09/2025)
Une situation de cas groupés de légionellose a été détectée au cours de la troisième semaine de septembre 2025 dans un quartier de la commune de Port-sur-Saône.
Six cas ont été signalés à l’ARS entre le 13 août et le 22 septembre. Un septième cas a été identifié au cours du dernier weekend de septembre. Tous sauf un présentent des facteurs de risque (âge, pathologies chroniques, tabagisme). Deux décès sont à déplorer.
Investigations en cours
Des investigations environnementales et épidémiologiques sont actuellement conduites par l’Agence Régionale de Santé Bourgogne-Franche-Comté, Santé publique France, la Direction régionale de l’environnement de l’aménagement et du logement (DREAL), les services de la ville de Port-sur-Saône ainsi que le Centre national de référence, pour tenter de déterminer la ou les sources d’exposition.
Des enquêtes auprès des personnes concernées ont été réalisées, des prélèvements d’eau ont été effectués à leur domicile. Les résultats seront connus environ 10 jours après leur réalisation et le type de légionelles (la souche) sera connu sous plusieurs semaines, après analyse par le Centre National de Référence (CNR).
Les équipes (ARS, DREAL, mairie) ont par ailleurs analysé des photos satellites et se sont déplacées sur site pour rechercher activement des installations à risque, sources de contamination potentielles. Des prélèvements ont été réalisés. Les premiers résultats n’ont pas permis de mettre en évidence une source de contamination. Les sites sensibles repérés font l’objet d’investigations complémentaires actuellement toujours en cours, soit par la DREAL, soit par l’ARS.
Des prélèvements respiratoires ont été réalisés chez les cas et transmis au CNR en vue d’une comparaison des souches.
Recommandations sanitaires
L’ARS Bourgogne-Franche-Comté recommande de consulter rapidement un médecin en cas de symptômes évocateurs. En cas d’indisponibilité ou de doutes, appelez le 15.
Plus les symptômes sont identifiés précocement, plus l’évolution vers la guérison est favorable. En l’absence de symptômes, il n’est pas nécessaire de prendre un avis médical.
Actions complémentaires engagées
Les professionnels de santé du secteur sont informés de la situation, pour renforcer leur vigilance et identifier rapidement d’éventuels patients présentant des symptômes évocateurs de l’infection.
Ils sont invités à signaler sans délai tout cas suspect de légionellose pour renforcer la veille sanitaire.
