En France, 2 à 3% des nourrissons de moins d’un an sont hospitalisés chaque année pour une bronchiolite sévère, soit environ 45 000 hospitalisations. La majorité des enfants hospitalisés sont des nourrissons de moins de 6 mois sans facteur de risque.
Il est possible de réduire les risques de contamination en appliquant les mesures barrières, des traitements préventifs efficaces étant disponibles.
La bronchiolite est une infection qui touche principalement les nourrissons et les enfants de moins de 2 ans.
C'est une maladie respiratoire très fréquente chez les nourrissons et les enfants de moins de deux ans durant l’automne et l’hiver. Elle est due le plus souvent à un virus appelé "virus respiratoire syncytial" (VRS) qui touche les petites bronches.
La bronchiolite est une maladie très contagieuse. Les adultes et les grands enfants (principaux vecteurs de la maladie dans les établissements d’accueil collectifs) qui sont porteurs du VRS n’ont habituellement aucun signe ou ont un simple rhume.
Beaucoup de personnes transportent le virus et sont contagieuses sans le savoir que ce soit par leurs sécrétions des voies respiratoires (toux, éternuements, postillons) ou par contact direct ou indirect (baiser, objets souillés par les mains ou la salive).
La bronchiolite démarre généralement par un simple rhume (nez bouché ou qui coule) ou une rhinopharyngite, avec une toux sèche et parfois un peu de fièvre.
Dans les 2 à 3 jours, les symptômes suivants peuvent apparaître :
La toux peut devenir plus fréquente
Des difficultés respiratoires avec une respiration plus rapide et sifflante (bruyante à l’expiration). On peut avoir une impression « d’essoufflement » chez l’enfant qui présente des efforts respiratoires visibles et une fatigue.
L’enfant peut avoir des difficultés à s’alimenter et à dormir
Dans la majorité des cas, la bronchiolite guérit spontanément au bout de 5 à 10 jours mais la toux peut persister pendant 2 à 4 semaines. Une surveillance accrue du nourrisson en début de bronchiolite (les premières 48 à 72 heures) et des soins adaptés sont nécessaires. Les très jeunes enfants et plus particulièrement les nourrissons de moins de deux mois peuvent présenter une forme plus grave nécessitant une hospitalisation.
Plusieurs actions peuvent être réalisées pour limiter les risques de transmission et l'apparition de formes sévères sur votre enfant.
Prendre des traitements préventifs
Pour réduire les risques de transmission et de formes sévères de la bronchiolite, trois traitements préventifs sont proposés pour les femmes enceintes (vaccin Abrysvo®) et les nourrissons (anticorps monoclonaux Beyfortus® et Synagis®) au sein des établissements de santé et en ville chez votre médecin, votre pédiatre ou votre sage-femme.
Les nouveau-nés peuvent bénéficier des traitements par anticorps monoclonaux dès leur naissance avant leur sortie de maternité ou lors d'une hospitalisation en service pédiatrie ou néonatalogie afin d'être protégés avant le début de la saison épidémique.
Traitement préventif par Beyfortus®
Ce traitement s'adresse aux nourrissons. Ce traitement est réalisé en une fois sous forme de piqûre et protège les nourrissons dès la naissance si elle a lieu plus de 2 semaines après l'injection et jusqu'à 6 mois. Il peut être réalisé :directement en établissement de santé (avant la sortie de la maternité ou lors d'une hospitalisation en service pédiatrie ou néonatalogie)
en ville chez votre médecin généraliste, pédiatre, sage-femme, infirmier pour les enfants nés entre février et août 2025 et sera pris en charge.
Traitement préventif par Synagis®
Ce traitement s'adresse aux nourrissons nés prématurés ou à haut risque de formes sévères de la bronchiolite. Ce traitement est à réaliser tous les mois sous forme de piqûre pour protéger les nourrissons durant toute la période de risque épidémique (septembre à janvier en général).
Il peut être réalisé directement en établissement de santé dans le cadre du séjour hospitalier pour les nourrissons nés depuis le 1er septembre 2025.Traitement préventif par Abrysvo®
Ce traitement s'adresse aux femmes enceintes entre la fin du 7è mois et la fin du 8è mois de grossesse (32 à 36 semaines d'aménorrhée). Ce vaccin est réalisé en une fois et protège les nourrissons de leur naissance à leurs 6 mois. Il peut être réalisé :directement en établissement de santé
en ville chez les médecins, les sage-femmes, les infirmiers diplômés d’Etat (IDE) et les pharmaciens
Quand faut-il préférer la vaccination de la mère ou l'immunisation de l'enfant ?
Les parents ont le choix entre les deux stratégies préventives pour lutter contre l’épidémie de bronchiolite, soit la vaccination de la future mère, soit l'administration d'un anticorps monoclonal à leur nourrisson.
La Haute autorité de santé (HAS) identifie cependant trois situations pour lesquelles la vaccination n'est pas recommandée :
lorsque la vaccination ne sera probablement pas efficace pour protéger le nouveau-né car le bébé est né prématuré ou que la vaccination de la mère a eu lieu moins de 14 jours avant la naissance de l'enfant ;
lorsque la future mère a été précédemment vaccinée et qu'il s'agit d'une nouvelle grossesse ;
lorsque la future mère est immunodéprimée.
Pour ces cas là, l'administration du Beyfortus au nouveau-né sera à privilégier.
Pour rappel, les traitements contre la bronchiolite n'offrent pas de protection contre les autres virus et bactéries en circulation (rougeole, coqueluche, grippe, Covid-19).
Appliquer des gestes barrières pour protéger les nourrissons
Pour freiner efficacement la circulation du virus, une action combinée, associant traitement préventif et gestes barrières, est toutefois nécessaire. Durant la saison épidémique, les familles et proches au contact de nouveau-nés sont invités à appliquer des mesures de protection pour limiter les risques de transmission à ces publics fragiles, particulièrement exposés aux microbes circulant notamment l'hiver.
- Se laver les mains et celles de son enfant régulièrement
Il est recommandé de se laver régulièrement les mains pendant 30 secondes, avec de l’eau et du savon avant et après un change et avant tétée, câlins, biberon, repas... ou en utilisant une solution hydro alcoolique s’il n’est pas possible de se laver les mains. L’ensemble des membres du foyer (parents, nourrissons et enfants) est concerné et doit se laver les mains régulièrement. Limiter la fréquentation par son nourrisson ou jeune enfant des lieux publics confinés et publics (transports en commun, centres commerciaux...) où il risquerait d’être en contact avec des personnes enrhumées. Préférer des sorties en plein air avec votre enfant.
Ne pas partager les biberons, sucettes ou couverts non lavés.
Aérer les pièces du domicile en ouvrant les fenêtres au moins 10 minutes par jour.
Nettoyer régulièrement les objets avec lesquels le nourrisson est en contact (jeux, tétines…).
Eviter les contacts rapprochés du nourrisson (baiser, passage de bras en bras) notamment avec les jeunes enfants et limiter les visites au cercle des adultes très proches et non-malades pour les nourrissons de moins de 3 mois.
Veillez à limiter les contacts et protéger son enfant si quelqu’un dans le foyer est enrhumé en se couvrant la bouche, quand on tousse ou éternue, avec le coude ou la manche ; en portant un masque quand on s’occupe du nourrisson ; en évitant d’embrasser le bébé sur le visage et sur les mains.
En cas de doutes, demandez conseil à votre médecin ou votre pharmacien.